Ces dernières années, le terme « enfant intérieur » est devenu monnaie courante. Mais il est rarement compris correctement. Néanmoins, c’est un outil de construction de caractère qui est souvent utilisé en thérapie. Une histoire et une explication des principaux concepts de la psychologie humaniste. Remus et Romulus jetés dans la crue du Tibre, Moïse sauvé de la mer, Zeus menacé d’être dévoré par son père Cronos, Tom Sam abandonné dans les bois… Après s’être cachés, il y a eu mille épreuves avant de pouvoir devenir des héros.
Nous avons tous parmi nous des enfants qui ont été intimidés, abandonnés, abusés ou réduits au silence par les adultes que nous sommes. Le reconnaître et le libérer signifie reconnaître et libérer notre essence la plus profonde, notre potentiel créatif, notre spontanéité et, finalement, notre propre nature héroïque.
Dès les années 1940, le psychiatre Carl Gustav Jung avait établi que les nombreux sauveurs de la mythologie étaient les dieux des enfants. Rien de plus normal, explique-t-il, car les enfants sont par nature des agents de transformation. Des qualités qui manquent généralement aux adultes. De ce simple constat, il forge l’un des concepts clés de la psychologie analytique : l’individuation. C’est un processus qui nous rapproche le plus possible de la pleine individualité, grâce aux capacités de transformation de l’enfant qui vit en nous.
Cependant, ce n’est que dans les années 1960 que les prémices de l’enfant intérieur ont commencé à apparaître dans le monde de la psychologie. D’abord sous sa forme la plus « simple »:
Partie de notre personnalité qui conserve la sensibilité d’un enfant et se comporte parfois comme un enfant. Cette idée a ensuite été développée et popularisée par le psychologue américain Eric Byrne et est devenue la base de l’analyse transactionnelle. Selon sa théorie, nous avons trois états du moi dans notre monde intérieur, que nous utilisons plus ou moins.
Le parent qui définit la règle. Un adulte qui réfléchit, décide et résout les problèmes. Un enfant qui sent et réagit.
Mais ce n’est que dans les années 1980 que l’idée de l’enfant intérieur a vraiment pris son envol dans le monde des thérapeutes. Parmi les pionniers figurait le célèbre couple de psychologues-analystes, Hal et Sidra Stone. Trois états du moi seuls ne suffisent pas, car il existe d’innombrables personnalités partielles dans notre monde intérieur.
Des parvenus, des tyrans, des protecteurs, des artistes, des séducteurs et bien d’autres. Ils développent alors leur propre méthode, Inner Dialogue (« Le Dialogue Intérieur », Le Souffle d’Or, 1997), qui consiste à contacter leurs sous-personnalités.
Cette idée est directement inspirée de la psychosynthèse, une méthode développée dans les années 1960 par le psychiatre italien Roberto Assagioli. Pour lui, ces sous-personnalités empêchent notre moi intérieur de se manifester, provoquant des conflits intérieurs, des sentiments de vie contradictoires :
« J’ai beaucoup d’amis avec qui je me sens proche, mais au travail, je me considère grincheuse », confie Agnès, 39 ans, secrétaire de direction. Pour mes parents, je me comportais comme une petite fille obéissante ; Avec les hommes, je suis tellement possessive que ça leur fait peur… »
Pour résoudre cette situation, la psychosynthèse nous permet d’identifier toutes les parties fragmentées de notre âme et de trouver notre vrai moi pour commencer la transformation intérieure. La méthode Inner Dialogue offre une dimension supplémentaire :
il nous permet de retrouver et d’accepter les sous-caractères qui restent dans l’ombre, ceux que nous renions, surtout l’enfant intérieur, si souvent abandonné à l’âge adulte. Cependant, lorsque nous le perdons, nous perdons la magie et le mystère de la vie, la joie et l’intimité des relations. Cette méthode consiste à établir, avec l’aide d’un thérapeute, un dialogue avec notre Enfant Intérieur, comme si nous conversions avec une personne réelle. Et commencez par lui faire une belle surprise :
lui explique qu’il n’a pas besoin de grandir justement parce qu’être enfant est une source incomparable de richesse intérieure.
Parallèlement, le psychologue américain John Bradshaw développe sa propre méthode. Il soutient également que le concept de « sous-état » de l’analyse des transactions n’est pas suffisant :
manque de stades de développement. Comme tout enfant, notre Enfant Intérieur passe par différentes étapes de développement. C’est à un moment ou à un autre que nous nous coupons de l’enfant qui est en nous, et c’est cette rupture qui cause notre confusion et notre insécurité. Sa méthode, détaillée par ses soins dans son best-seller « À la recherche de l’enfant intérieur » (Editions de l’Homme, 2004), consiste à découvrir si l’on a abandonné l’enfant, à quel stade de son développement.
La thérapeute Geneviève Cailloux, auteure de « Devenir qui tu es » (Le Souffle d’Or, 2004) déclare : « À des degrés divers, nous avons tous besoin de renouer avec l’enfant qui est en nous. Très peu d’entre nous ont eu une enfance parfaite, sans conflit, sans traumatisme… » Cela explique peut-être pourquoi les méthodes « Young Inside » sont répliquées et pourquoi les cours ont de plus en plus de succès. John Bradshaw explique : « Dès qu’un individu a spirituellement apprivoisé et nourri son Enfant Intérieur blessé, l’énergie créatrice de son Enfant Naturel Miracle commence à apparaître ». Une fois intégré, l’enfant intérieur devient une source de régénération saine et d’une nouvelle vitalité. Quant à nos enfants biologiques, ils correspondent à cette part de nous capable d’abriter des dons innés de découverte, d’émerveillement et de création. »
5 étapes pour le rencontrer
Il ne s’agit pas de « faire l’enfant », il s’agit de construire un dialogue avec l’enfant en nous. Les principales étapes que nous proposons peuvent être réalisées seul à la maison, mais ne remplacent en aucun cas le travail avec un thérapeute.
1. Trouvez la posture de votre enfant
Pour entrer en contact avec votre enfant intérieur, placez vos mains sur votre plexus solaire, fermez les yeux et parlez-lui comme une personne réelle. Puisqu’elle s’exprime principalement par nos sens physiques, nous pouvons essayer de trouver des attitudes, des gestes et des postures typiques pour notre enfant.
2. s’excuser
Une façon de gagner sa confiance est de lui demander pardon de l’avoir ignoré au fil des ans. Vous pouvez lui parler ou lui écrire une lettre. Expliquez pourquoi vous n’avez pas partagé la nouvelle et parlez-lui de votre vie, de votre bonheur et de votre malheur en grandissant sans mentir ni déformer la réalité.
3. démarrer la boîte de dialogue
C’est une histoire vraie. Posez une question simple à voix haute.
« Comment vas-tu ? », « Tu es d’accord pour me parler ? » S’il vous arrive d’avoir une voix différente, plus enfantine, c’est normal. Au début, ce type d’exercice peut être déroutant et inconfortable.
C’est la preuve que vous avez du mal à accepter votre enfant intérieur.
4. Faites dessiner vos sentiments
Le dessin est l’un des moyens d’expression préférés des enfants. Prenez une feuille de papier et un crayon et laissez votre enfant intérieur vous dessiner en tant qu’adulte. Utilisez votre main gauche si vous êtes droitier et votre main gauche si vous êtes droitier. Chaque jour, vous pouvez lui demander de dessiner différentes scènes.
Qu’est-ce qui le rend fâché ou triste, comment il se voit quand il se sent seul.
5. Soyez un parent attentionné
Au fur et à mesure que votre dialogue se développe, l’appréciation de l’enfant qui vit en vous montrera que vous respectez votre individualité, savez jouer et rire avec les enfants, tenez compte de leurs désirs et de leurs opinions. Cela montre également que vous pouvez être un parent aimant qui sait. ..comment appliquer la discipline. Au lieu de « faire semblant d’être un enfant », essayez de vous détendre, de jouer, de dessiner, d’écrire tout ce qui vous passe par la tête, de vous réconforter et de prendre soin de vous de temps en temps.